Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/42

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dant de Basrah, quand j’arrivai dans cette ville, était Rocn eddin, le Persan, de Taurîz (Tibriz). Il me traita en qualité d’hôte, et fut bienfaisant à mon égard. La ville de Basrah se trouve au bord de l’Euphrate et du Tigre réunis, et près de celle-ci le flux et le reflux des eaux se fait sentir, comme dans le fleuve de Salé (Séla), en Mauritanie (Maroc), etc. Le canal d’eau salée qui sort de la mer de Perse est à dix milles de la ville. Au moment du flux, l’eau salée l’emporte sur l’eau douce, et lors du reflux, le contraire arrive ; et comme les gens de Basrah prennent de cette eau pour leurs maisons, on dit que leur eau est saumàtre.

Ibn Djozay ajoute ici : « C’est à cause de cela que l’air de Basrah n’est pas bon, et que le teint de ses habitants est jaune, maladif. Ceci est passé en proverbe. En effet, un poète de mes amis, à qui je présentai un citron, composa ces vers : »

Ah ! quel citron vois-je devant nous, qui montre bien la condition d’un être attristé !