Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/43

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Comme si Dieu avait revêtu du manteau de la maladie les libertins, ainsi que les habitants de Basrah.

Revenons au récit. Je m’embarquai près de Basrah pour Obollab, dans un somboûk, c’est-à-dire un petit bateau. Entre ces deux endroits, il y a la distance de dix milles, qu’on parcourt en vue de vergers qui se suivent les uns les autres, et de palmiers touffus, tant à droite qu’à gauche. Des marchands se tiennent à l’ombre des arbres, et vendent du pain, du poisson, des dattes, du lait et des fruits. Entre Basrah et Obollah se voit l’oratoire de Sahl, fils d’Abd Allah, de Toster. Lorsque ceux qui voyagent sur les navires se trouvent en face de cet endroit, ils boivent de l’eau puisée dans le fleuve, et font une prière, regardant comme une source de bénédiction l’hommage rendu à ce saint. Les marins s’enrichissent dans ce pays, et ce sont des gens droits.

Obollah était autrefois une grande ville, fréquentée par les trafiquants de l’Inde et de la Perse ; mais elle a été détruite, et elle n’est plus maintenant qu’un bourg, où se