Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/454

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pénètre près du roi, que ce soit un grand personnage ou un homme du peuple, un étranger ou un regnicole. » C’est aussi l’usage dans l’Inde.

Lorsqu’on m’eut fait subir cet examen, le gardien de la porte se leva, prit ma main et ouvrit la porte. Quatre individus m’entourèrent, dont deux saisirent mes manches, et les deux autres me tenaient par derrière. Ils me firent entrer dans une grande salle d’audience, dont les murs étaient en mosaïque ; ou y avait représenté des figures de productions naturelles, soit animales, soit minérales. Il y avait au milieu du salon un ruisseau, dont les deux rives étaient bordées d’arbres ; des hommes se tenaient debout à droite et à gauche ; on gardait le silence, et personne ne parlait. Au milieu de la salle de réception il y avait trois hommes debout, auxquels mes quatre conducteurs me confièrent, et qui me prirent par mes habits, comme avaient fait les premiers. Un autre individu leur ayant fait un signe, ils s’avancèrent avec moi. Un d’eux, qui était juif, me dit en arabe : « Ne crains rien ; ils ont coutume d’agir ainsi en-