Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/48

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pour l’Irâk al’arab. J’agis d’après son conseil. Nous arrivâmes, au bout de quatre jours, dans la ville de Màtchoûl (Machour), place peu considérable, située sur le rivage de ce golfe (le golfe Persique), qui, comme nous l’avons dit plus baut, est formé par la mer de Perse (ou Océan indien). Le territoire de Màtchoûl est d’une nature saline, et ne produit ni arbres ni plantes. Cette ville possède un grand marché, parmi les plus grands qui existent. Je ne m’arrêtai à Màtchoûl qu’un seul jour ; puis je louai une monture à ces individus qui transportent des grains de Ràmiz à Màtchoûl. Nous marchâmes, durant trois jours, dans une plaine habitée par des Curdes, qui logent sous des tentes de crin ; et l’on dit que ces Curdes tirent leur origine des Arabes. Nous arrivâmes ensuite à la ville de Râmiz (Ram-Hormoûz), qui est une belle cité, fertile en fruits et baignée par des rivières. Nous y logeâmes chez le kâdhi Hoçâm eddîn Mahmoud. Je rencontrai auprès de lui un homme savant, pieux et vertueux. Il était d’origine indienne : on l’appelait Béhâ eddîn, et son