Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/58

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pour la plupart, dans des montagnes élevées. Les chemins y ont été creusés dans les rochers, et les pierres les plus dures, et ils ont été tellement aplanis et élargis, que les bêtes de somme les gravissent avec leurs fardeaux. La longueur de ces montagnes est de dix-sept journées de marche, sur une largeur de dix journées. Elles sont élevées, contiguës les unes aux autres, et coupées par des rivières. Les arbres qui y croissent sont des chênes, avec la farine (les glands) desquels on fabrique du pain. A chaque station se trouve un ermitage, que l’on appelle medréceh. Lorsque le voyageur arrive à une de ces medréceh, on lui apporte une quantité suffisante de nourriture pour lui, et du fourrage pour sa monture, soit qu’il en fasse la demande ou qu’il ne la fasse pas. C’est la coutume chez eux que le serviteur de la medréceh vienne, qu’il compte les personnes qui y sont descendues, et qu’il donne à chacune deux pains ronds, de la viande et des sucreries ; tout cela provenant des legs pieux faits par le sultan. Le sultan, l’atâbec Ahmed, était un homme pieux et dévot, ainsi