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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/59

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que nous l’avons mentionné ; il revêtait sous ses habits, et immédiatement par-dessus sa peau, un vêtement de crin.


ANECDOTE.

Le sultan, l’atâbec Ahmed, alla une fois trouver le roi de l’Irâk, Ahou Sa’id. Quelqu’un des courtisans de ce prince lui dit : « L’atâbec entre auprès de toi, couvert d’une cuirasse » ; car il pensait que le vêtement de crin que l’atâbec portait sous ses habits était une cuirasse. Afin de connaître la vérité du fait, Ahou Sa’id ordonna à ses courtisans de s’assurer de cela, en feignant de la familiarité. L’atâbec se présenta un jour devant lui. L’émir Djoùbân, le plus grand des émirs de l’Irak ; l’émir Souweïtah (Sounataï), émir du Diàr-becr, et le cheikh Haçan, celui-là même qui est actuellement sultan de l’Irak, s’approchèrent de l’atâbec et palpèrent ses vêtements, comme s’ils voulaient plaisanter et rire avec lui. Ils trouvèrent, sous ses habits, le vêtement de crin. Le sultan Abou Sa’id, l’ayant vu, s’avança vers l’atâbec, l’embrassa, le fit asseoir à son côté et lui dit en turc : Sen âthâ, c’est-à-dire, « tu es mon père ». Il lui fit, en retour de