Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/65

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dans un endroit nommé Hélâfihân, à quatre milles de la ville. Là se trouve un grand collège, que le fleuve traverse, et qui renferme une mosquée où l’on fait la prière du vendredi. A l’extérieur est un bain, et un grand verger entoure cette medréceh. On y prépare de la nourriture pour les voyageurs. Je ne pus accompagner le cortège au lieu de l’enterrement, à cause de la distance, et je retournai a la medréceh.

Quelques jours après, le sultan m’envoya son messager, qui m’avait apporté précédemment les mets de l’hospitalité, afin de m’inviter à l’aller trouver. Je me rendis, avec cet homme, à une porte nommée la porte du Cyprès (Bâb asserou) ; nous montâmes de nombreux degrés, jusqu’à ce que nous fussions arrivés à un salon où il n’y avait pas de tapis, à cause du deuil dans lequel on était alors. Le sultan était assis sur un coussin, et il avait devant lui deux vases couverts, dont l’un était d’or, et l’autre d’argent. Il y avait dans le salon un petit tapis vert, de ceux sur lesquels on se place pour faire la prière. Il fut étendu pour moi près du prince,