Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/80

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Les habitants de Chîraz sont des gens de bien, pieux et chastes, et les femmes en particulier se distinguent sous ce rapport. Elles portent des bottines et sortent couvertes de manteaux et de voiles ; ainsi l’on ne voit aucune partie de leur corps. Elles répandent des aumônes et des bienfaits. Ce qu’il y a d’étonnant chez elles, c’est qu’elles se rassemblent dans la grande mosquée, pour écouter le prédicateur, tous les lundis, les jeudis et les vendredis. Souvent il y en a mille et deux nulle réunies ; dans leurs mains elles tiennent des éventails, pour se rafraîchir, à cause de la chaleur. Je n’ai vu dans aucune ville de réunion de femmes aussi nombreuse. Lorsque j’entrai dans Chîràz, je n’eus d’autre pensée que d’aller trouver le cheïkh, le kâdhi, l’imâm, le pôle des amis de Dieu, la merveille de son siècle, l’auteur de miracles évidents, Medjd eddîn Ismâil, fils de Mohammed, fils de Khodhâdâd : le sens de Khodhâdâd est Don de Dieu ou Dieudonné. J’arrivai à la médréceh Medjdiieh, qui lui doit son nom, et où il a sa demeure : cette