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marchés, de ses vergers et de ses rivières, et l’extérieur avantageux de ses habitants, si ce n’est Chîrâz. Cette dernière place est située dans une plaine ; des vergers l’entourent de tous les côtés, et cinq rivières la traversent, parmi lesquelles se trouve celle nommée Rocnâbâd. C’est une rivière dont l’eau est agréable à boire, extrêmement froide en été et chaude en hiver ; elle coule d’une source située au bas d’une montagne voisine, que l’on appelle Alkolaï’ah (le petit château).

La mosquée principale de Chîrâz est nommée Almesdjid al’atîk (la vieille mosquée) ; c’est une des plus grandes et des mieux bâties que l’on puisse voir. Sa cour est vaste et pavée de marbre ; on la lave chaque nuit durant le temps des chaleurs. Les principaux habitants de la ville s’y réunissent tous les soirs, et y font les prières du coucher du soleil et de l’ichâ (de la nuit). Au nord de cette mosquée est une porte, nommée porte de Haran, qui aboutit au marché aux fruits ; c’est un des plus admirables marchés qu’il soit possible de voir, et je confesse qu’il surpasse celui de la porte de la Poste (Bab albérid), à Damas.