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RÉCIT DE L’ÉVÉNEMENT QDI FUT LE MOTIF DE LA CONSIDÉRATION DONT JOUISSAIT CE CHEIKH, ET QUI EST AU NOMBRE DES MIRACLES MANIFESTES.

Le roi de l’Irâk, le sultan Mohammed Khodhâbendeh, avait eu près de lui, pendant qu’il était encore adonné à l’idolâtrie, un jurisconsulte de la secte des Râfidhites, partisans des douze imâms, que l’on appelait Djemâl eddîn, fils de Mothahher. Lorsque ce sultan eut embrassé l’islamisme, et que les Tatars eurent fait de même, à son exemple, il témoigna une plus grande considération à ce fakîh. Celuici lui vanta la doctrine des Râfidhites, et sa supériorité sur les autres croyances ; il lui exposa l’histoire des compagnons de Mahomet et du khalifat, et établit à ses yeux qu’Ahou Becr et Omar étaient deux vizirs du Prophète de Dieu ; qu’Aly était son cousin germain et son gendre, et qu’en conséquence, il était légitime héritier du khalifat. Il comparait cela, auprès du sultan, avec l’idée, familière à ce prince, que le royaume dont il était en possession n’était qu’un héritage venu de ses ancêtres et de ses proches ; en quoi il était aidé par le peu de temps qui s’était écoulé depuis la conver-