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L’émir Hoceïn et ses adhérents prirent la fuite, et le premier, ainsi abandonné, alla trouver le sultan Abou Sa’id. Celui-ci lui donna une armée nombreuse, lui commandant de retourner à Chîràz, et d’exercer l’autorité sur les habitants de cette ville, selon son bon plaisir. Lorsque les Chîràziens apprirent cette nouvelle, ils virent bien qu’ils n’étaient pas assez forts pour résister à Hoceïn. Ils allèrent trouver le kâdhi Medjd eddin et le prièrent de prévenir l’effusion du sang, et déménager, de part et d’autre, un traité de paix. Ce personnage sortit de la ville au-devant de l’émir. Hoceïn descendit de cheval à son approche, et le salua. La paix fut conclue, et l’émir campa ce même jour en dehors de Chîràz ; le lendemain matin, les habitants sortirent à sa rencontre dans le plus bel ordre ; ils décorèrent la ville et allumèrent de nombreux flambeaux. L’émir fit une entrée pompeuse, et tint envers les Chîràziens la conduite la plus louable.

Lorsque le sultan Abou Sa’id fut mort, que sa postérité fut éteinte, et que chaque émir se fut emparé de ce qui