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était entre ses mains, l’émir Hoceïn craignit pour sa vie les entreprises des habitants de Chîràz, et sortit de leur ville. Le sultan Abou Ishâk s’en rendit maître, ainsi que d’Isfahân et de la province du Fars, ce qui comprend l’étendue d’un mois et demi de marche. Sa puissance devint considérable, et son ambition médita la conquête des villes voisines. Il commença par la plus rapprochée, qui était la ville de Yezd, cité belle, propre, décorée de superbes marchés, possédant des fleuves considérables et des arbres verdoyants. Ses habitants sont des marchands, et font profession de la doctrine de Châfi’y. Abou Ishâk assiégea Yezd et s’en rendit maître. L’émir Mozhaffer chah, fils de l’émir Mohammed chah, fils de Mozhaffer, se fortifia dans un château fort, à six milles de Yezd. C’était une place inexpugnable, entourée de tous côtés par des sables. Abou Ishâk l’y assiégea.

L’émir Mozhaffer chah montra une bravoure au-dessus de l’ordinaire, et telle qu’on n’en a pas entendu mentionner de pareille. Il faisait des attaques nocturnes contre le camp du sultan Abou Ishâk, tuait à souhait, déchirait les tentes