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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/97

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Abou Ishâk ambitionna un jour la gloire de construire un portique pareil à celui de Cosroès (Kisra), et ordonna aux habitants de Chîràz de s’occuper à en creuser les fondements. Ils commencèrent ce travail. Les gens de chaque profession luttaient d’émulation avec ceux des autres métiers. La chose alla si loin, qu’ils firent des paniers de cuir pour transporter la terre, et qu’ils les recouvrirent d’étoffes de soie brochées d’or. Ils montrèrent un pareil luxe pour les housses et les bissacs des bêtes de somme. Quelques-uns d’entre eux fabriquèrent des pioches d’argent, et allumèrent de nombreuses bougies. Au moment du travail, ils revêtaient leurs plus beaux habits, et attachaient des tabliers de soie à leur ceinture. Le sultan assistait à leurs travaux, du haut d’un belvédère qui lui appartenait. J’ai vu cette construction, qui était déjà élevée au-dessus de terre d’environ trois coudées. Lorsque les fondements furent bâtis, les habitants de la ville furent exemptés d’y travailler, et des ouvriers les remplacè-