Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/107

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la nourriture. Lui et les principaux de ses compagnons mangèrent, tandis que les autres décapitaient les prisonniers.

Après cette grande victoire, Hoçaïn retourna dans sa capitale. Dieu se servit des mains de ce prince pour faire triompher les Sonnites et éteindre le feu du désordre. Cette rencontre eut lieu après ma sortie de l’Inde, en l’année 748 (1347).

Un homme, du nombre des dévots, des gens de bien et de mérite, nommé Mewlâna Nizhâm eddîn, avait passé sa jeunesse à Hérât. Les habitants de cette ville l’aimaient et avaient recours à ses avis. Il les prêchait et leur adressait des exhortations. Ils convinrent avec lui de redresser les actes illicites. Le prédicateur de la ville, nommé Mélic Wernâ, cousin germain du roi Hoçaïn et marié à la veuve de son père, se ligua avec eux pour cet objet. Il était au nombre des hommes les plus beaux, tant au physique qu’au moral ; le roi le craignait, et nous rapporterons ci-dessous son histoire. Dès que ces individus apprenaient un acte défendu par la loi, lors même qu’il avait été commis par le roi, ils le réformaient.