Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/109

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ses sujets. Ils avaient coutume de venir à Hérât, et souvent ils y buvaient du vin ; ou bien, un d’eux y venait étant ivre. Or, Nizhâm eddîn punissait, d’après les termes de la loi, ceux des Turcs qu’il rencontrait ivres. Ces Turcs sont des gens braves et audacieux ; ils ne cessent d’attaquer à l’improviste les villes de l’Inde et de faire captifs ou de massacrer leurs habitants. Souvent ils faisaient prisonnière quelque musulmane, qui habitait dans l’Inde parmi les infidèles. Lorsqu’ils amenaient leurs captives dans le Khoràçân, Nizhâm eddin les délivrait de leurs mains. Le signe distinctif des femmes musulmanes, dans l’Inde, consiste à ne pas se percer les oreilles, tandis que les femmes infidèles percent les leurs. Il advint un jour qu’un émir turc, nommé Tomouralthi, fit prisonnière une femme et la pressa vivement de satisfaire ses désirs ; elle s’écria quelle était musulmane. Aussitôt le docteur la retira des mains de l’émir. Celui-ci en fut fortement blessé ; il monta à cheval, accompagné de plusieurs milliers de ses soldats, fondit sur