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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/121

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quelle s’élève un ermitage appartenant à un supérieur de fakirs, originaire d’Égypte et nommé Chir Siâh, c’est-à-dire « le lion noir. » Le gouverneur de ce canton nous y traita. C’était un natif de Mouçoul, qui habitait un grand jardin situé dans le voisinage. Nous séjournâmes environ quarante jours près de ce village, afin de refaire nos chameaux et nos chevaux ; car il y a là d’excellents pâturages et un gazon abondant. On y jouit d’une sûreté parfaite, grâce à la sévérité des jugements rendus par l’émir Boronthaïh. Nous avons déjà dit que la peine prononcée par les lois des Turcs contre celui qui dérobe un cheval, consiste à faire rendre au voleur l’animal volé et neuf autres en sus. S’il ne les possède pas, on lui enlève, en leur place, ses enfants. Mais s’il n’a pas d’enfants, on l’égorge comme une brebis. Les Turcs laissent leurs bêtes de somme absolument sans gardien, après que chacun a marqué sur la cuisse les bêtes qui lui appartiennent. Nous en usâmes de même dans ce canton. Il advint que nous nous mîmes en quête de nos chevaux,