Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/125

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des villes et des villages voisins. Les sultans et les princesses se rendent près de lui. Il nous traita avec considération et nous donna un repas ; nous campâmes sur le bord d’une rivière, près de son ermitage, et nous lui rendîmes visite. Je le saluai et il m’embrassa ; sa peau était lisse, et je n’en ai pas vu de plus douce. Quiconque le voit s’imagine qu’il n’est âgé que de cinquante ans. Il m’a dit que tous les cent ans, il lui poussait de nouveaux cheveux et de nouvelles dents, et qu’il avait vu Abou Rohm, celui-là même dont le tombeau se trouve à Moultân, dans le Sind. Je lui demandai de me réciter une tradition, et il me raconta des anecdotes. Mais je conçus des doutes touchant ce qui le concernait, et Dieu sait le mieux s’il est sincère.

Nous partîmes ensuite pour Pervan, où je rencontrai l’émir Boronthaïh. Il me fit du bien, me témoigna de la considération, et écrivit à ses préposés dans la ville de Ghaznah, de me traiter avec honneur. li a déjà été ques-