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DESCRIPTION DU BÉRID.

Le bérîd, dans l’Inde, est de deux espèces. Quant à la poste aux chevaux, on l’appelle oulâk. Elle a lieu au moyen de chevaux appartenant au sultan et stationnés tous les quatre milles. Pour la poste aux piétons, voici en quoi elle consiste : chaque mille est partagé en trois distances égales que l’on appelle addâouah, ce qui veut dire « le tiers d’un mille ». Quant au mille, il se nomme, chez les Indiens, alcoroûh. Or, à chaque tiers de mille, il y a une bourgade bien peuplée, à l’extérieur de laquelle se trouvent trois tentes où se tiennent assis des hommes tout prêts à partir. Ces gens ont serré leur ceinture, et près de chacun se trouve un fouet long de deux coudées, et terminé à sa partie supérieure par des sonnettes de cuivre. Lorsque le courrier sort de la ville, il tient sa lettre entre ses doigts et, dans l’autre main, le fouet garni de sonnettes. Il part donc, courant de toutes ses forces. Quand les gens placés dans les pavillons entendent le