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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/134

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bruit des sonnettes, ils font leurs préparatifs pour recevoir le courrier, et, à son arrivée près d’eux, un d’entre eux prend la lettre de sa main et part avec la plus grande vitesse. Il agite son fouet jusqu’à ce qu’il soit arrivé à l’autre dâouah. Ces courriers ne cessent d’agir ainsi jusqu’à ce que la lettre soit parvenue à sa destination.

Cette espèce de poste est plus prompte que la poste aux chevaux, et l’on transporte souvent par son moyen ceux des fruits da Khorâçân qui sont recherchés dans l’Inde. On les dépose dans des plats, et on les transporte en courant jusqu’à ce qu’ils soient parvenus au sultan. C’est encore ainsi que l’on transporte les principaux criminels ; on place chacun de ceux-ci sur un siège que les courriers chargent sur leur tête et avec lequel ils marchent en courant. Enfin, c’est de la même manière que l’on transporte l’eau destinée à être bue par le sultan, lorsqu’il se trouve à Daoulet Abâd. On lui porte de l’eau puisée dans le fleuve Gange, où les Indiens se rendent en pèlerinage ; ce fleuve est à quarante journées de cette ville.