Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/136

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part de ses courtisans, de ses chambellans, de ses vizirs, de ses kâdhis et de ses beaux-frères, sont des étrangers. Il a publié un ordre portant que ceux-ci, dans ses états, fussent appelés du titre d’illustres : ce mot est devenu pour eux un nom propre.

Aucun étranger admis à la cour de ce roi ne peut se dispenser de lui offrir un cadeau et de le lui présenter, en guise d’intercesseur auprès de lui. Le sultan l’en récompense par un présent plusieurs fois aussi considérable. Nous raconterons beaucoup de choses touchant les dons qui lui ont été offerts par des étrangers. Lorsque ses sujets furent accoutumés à lui voir tenir cette conduite, les marchands qui habitaient le Sind et l’Inde se mirent à donner en prêt à chaque individu se rendant à la cour du sultan des milliers de dinars. Ils lui fournissaient ce qu’il voulait offrir au souverain, ou bien il employait cette somme comme il l’entendait pour son propre usage, en chevaux de selle, en chameaux et en effets. Ces marchands le servaient de leur argent et de leurs personnes, et se tenaient debout devant lui comme des domestiques. Quand il arrivait près du sul-