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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/135

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Lorsque les nouvellistes écrivent au sultan pour l’informer de l’arrivée de quelqu’un dans ses états, il prend une pleine connaissance de la lettre. Ceux qui l’écrivent y mettent tout leur soin, faisant connaître au prince qu’il est arrivé un homme, conformé de telle manière et vêtu de telle sorte. Ils enregistrent le nombre de ses compagnons, de ses esclaves, de ses serviteurs et de ses bêtes de somme ; ils décrivent comment il en use dans la marche et dans le repos, et racontent toutes ses dépenses. Ils ne négligent aucun de ces détails. Lorsque le voyageur arrive à Moultân, qui est la capitale du Sind, il y séjourne jusqu’à ce qu’on reçoive un ordre du sultan touchant sa venue à la cour et le traitement qui lui sera fait. Un individu est honoré, en ce pays, selon ce qu’on observe de ses actions, de ses dépenses et de ses sentiments, puisque l’on ignore quel est son mérite et quels sont ses ancêtres.

C’est la coutume du roi de l’Inde, du sultan Abou’l-Modjâhid Mohammed châh, d’honorer les étrangers, de les aimer et de les distinguer d’une manière toute particulière, en leur accordant des gouvernements ou d’éniinentes dignités. La plu-