Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/148

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page, composé d’environ quarante individus, était occupé à ramer. Cette ahaourah était entourée, à sa droite et à sa gauche, par quatre navires, dont deux renfermaient les honneurs de l’émir, c’est-à-dire les drapeaux, les timbales, les trompettes, les clairons et les flûtes, que l’on appelle (au Maghreb) ghaïthah, et les deux autres portaient les chanteurs. Les timbales et les trompettes se faisaient entendre d’abord, puis les chanteurs faisaient leur partie, et ils ne cessaient d’agir ainsi depuis le commencement du jour jusqu’au moment du déjeuner. Lorsque cet instant arrivait, les bateaux se réunissaient et se serraient les uns contre les autres ; on plaçait entre eux des échelles, et les musiciens se rendaient sur l’ahaourah de l’émir. Ils chantaient jusqu’à ce qu’il eût fini de manger ; après quoi ils mangeaient, et lorsque le repas était terminé, ils retournaient à leur vaisseau. Alors on commençait à marcher, selon l’ordre accoutumé, jusqu’à la nuit, et, lorsqu’elle était arrivée, on plantait le camp sur la rive du fleuve, l’émir descendait dans ses