Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/149

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tentes, la table était dressée, et la majeure partie de l’escorte assistait au festin. Quand on avait fait la dernière prière du soir, les sentinelles montaient la garde pendant la nuit, à tour de rôle et tout en conversant entre elles. Lorsque les gens d’une escouade avaient achevé leur faction, un d’entre eux criait à haute voix : « O seigneur roi, tant d’heures de la nuit sont écoulées. » Alors les gens d’une autre escouade veillaient ; et, quand ils avaient fini leur faction, leur hérault proclamait combien d’heures étaient passées. Lorsqu’arrivait le matin, on sonnait de la trompette et l’on battait les timbales, on récitait la prière de l’aurore et l’on apportait de la nourriture. Quand on avait cessé de manger, on commençait à marcher. Si l’émir veut voyager sur le fleuve, il s’embarque dans l’ordre que nous avons décrit ; mais s’il veut marcher par terre, on fait résonner les timbales et les trompettes ; les chambellans s’avancent, suivis des fantassins qui précèdent l’émir. Les chambellans sont eux-mêmes devancés par six cavaliers, dont trois portent au