Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/164

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autre arbre ne donne autant d’ombrage ; mais cet ombrage est malsain (littéralement, lourd), et quiconque dort sous son abri est pris de la fièvre. Le fruit du manguier a la grosseur d'une grosse poire. Lorsqu’il est encore vert, avant sa parfaite maturité, on prend les fruits tombés de l’arbre, on les saupoudre de sel et on les fait confire, comme le citron doux et le limon dans notre pays. Les Indiens confisent de même le gingembre vert et le poivre en grappes ; ils mangent ces conserves avec leurs aliments, prenant après chaque bouchée un peu de ces objets salés. Lorsque la mangue est mûre, en automne, elle devient très-jaune et on la mange comme une pomme. Quelques-uns la coupent avec un couteau et d’autres la sucent lentement. Ce fruit est doux, mais un peu d’acidité se mêle à sa douceur. Il a un gros noyau, que l’on sème à l’instar des pépins de l’oranger, ou d’autres fruits, et d’où proviennent les arbres.

2° Le cheky et le berky (Jacquier ; conf. Perrin, Voyage dans l’Indostan, I, 57, 58). On donne ce nom à des arbres