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en marche pour les combattre. Ses sujets, tant musulmans qu’infidèles, marchèrent avec lui, et un combat acharné s’engagea, dans lequel périrent sept des derniers, dont trois étaient mariés ; leurs femmes convinrent entre elles de se brûler. Le brûlement de la femme, après la mort de son mari, est, chez les Indiens, un acte recommandé, mais non obligatoire. Si une veuve se brûle, les personnes de sa famille en retirent de la gloire, et sont célébrées pour leur fidélité à remplir leurs engagements. Quant à celle qui ne se livre pas aux flammes, elle revêt des habits grossiers et demeure chez ses parents, en proie à la misère et à l’abjection, à cause de son manque de fidélité ; mais on ne la force pas à se brûler.

Or donc, quand les trois femmes que nous avons mentionnées furent convenues de se brûler, elles passèrent les trois jours qui devaient précéder ce sacrifice dans les chansons, les réjouissances et les festins, comme si elles avaient voulu faire leurs adieux à ce monde. De toutes parts les autres femmes venaient les trouver. Le matin du quatrième