Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/177

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jour, on amena à chacune de ces trois femmes un cheval, sur lequel chacune monta, toute parée et parfumée. Dans la main droite, elles tenaient une noix de cocotier, avec laquelle elles jouaient, et dans la gauche, un miroir, où elles regardaient leur figure. Les brahmanes les entouraient, et elles étaient accompagnées de leurs proches. Devant elles, on battait des timbales et l’on sonnait de la trompette et du clairon. Chacun des infidèles leur disait : « Transmettez mes salutations à mon père, ou à mon frère, ou à ma mère, ou à mon ami. » A quoi elles répondaient, en leur souriant : « Très-bien. »

Je montai à cheval, avec mes compagnons, afin de voir de quelle manière ces femmes se comporteraient durant la cérémonie de leur brûlement. Nous marchâmes avec elles l’espace d’environ trois milles, et nous arrivâmes dans un endroit obscur, abondamment pourvu d’eau et d’arbres, et couvert d’un ombrage épais. Au milieu des arbres s’élevaient quatre pavillons, dans chacun desquels était une idole de pierre. Entre les pavillons se trouvait un bassin d’eau, au-dessus duquel l’ombre était extrêmement dense et les arbres