Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/186

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Il a onze coudées de largeur, et l’on y a pratiqué des chambres où demeurent des gardes de nuit et les personnes préposées à la surveillance des portes. Il se trouve aussi dans ces chambres des magasins de vivres que l’on appelle’anbâr « greniers », des magasins pour les munitions de guerre, et d’autres consacrés à la garde des mangonneaux et des ra’âdâh (littéral. « tonnante » ; nom d’une machine employée dans les sièges). Les grains s’y conservent pendant longtemps sans altération et sans être exposés au moindre dégât. J’ai vu du riz que l’on retirait d’un de ces magasins ; la couleur en était devenue très-noire ; mais il avait un goût agréable. J’ai vu aussi du millet que l’on retirait de cet endroit. Toutes ces provisions avaient été amassées par le sultan Balaban, quatre-vingt-dix ans auparavant. Les cavaliers et les fantassins peuvent marcher, à l’intérieur de ce mur, d’un bout de la ville à l’autre. On y a percé des fenêtres qui ouvrent du côté de la ville, et par lesquelles pénètre la lumière. La partie inférieure de cette muraille est construite en pierre, et la partie supérieure en briques. Les tours sont en grand nombre et très-rapprochées l’une de l’autre.