Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/198

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perle de son époque, la merveille de son siècle, Camâl eddîn ’Abd Allah Alghâry, ainsi surnommé d’après une caverne (ghâr) qu’il habitait proche de Dihly, dans le voisinage de la zâouïah du cheïkh Nizhâni eddîn Albédhâouny. Je l’ai visité à trois différentes reprises dans cette caverne.


MIRACLE DE CET IMÂM.

J’avais un jeune esclave qui s’enfuit et que je retrouvai en la possession d’un Turc. Je résolus de le retirer des mains de celui-ci ; mais le cheïkh me dit : « Cet esclave ne te convient point ; ne le reprends pas. » Or le Turc était disposé à un accommodement. Je m’arrangeai avec lui, moyennant cent dinars qu’il me paya, et je lui laissai l’esclave. Sîx mois s’étant écoulés, ce dernier tua son maître. On l’amena au sultan, qui prescrivit de le livrer aux enfants de la victime, lesquels le massacrèrent. Lorsque j’eus été témoin de ce miracle de la part du cheïkh, je me retirai près de lui, et me consacrai à son service, renonçant au