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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/214

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qu’ils avaient prêté serment d’obéissance à Mo’izz eddîn, petit-fils du sultan Balaban ; puis il se présenta devant Keï Khosrew, comme s’il avait été plein de sincérité envers lui, et lui dit : « Les émirs ont prêté serment à ton cousin, et je crains pour toi leurs mauvais desseins. » Keï Khosrew lui répondit : « Quel remède y a-t-il ? » — « Sauver ta vie en fuyant dans le Sind », reprit le chef des émirs. « Mais comment sortir de la ville, répartit le jeune prince, puisque les portes sont fermées ? » — « Les clefs sont entre mes mains, répliqua i’émîr, et je t’ouvrirai. » Keï Khosrew le remercia de cette promesse et lui baisa la main. « A présent monte à cheval », lui dit l’émir. En conséquence, le jeune prince monta à cheval, accompagné de ses familiers et de ses esclaves ; le grand émir lui ouvrit la porte, le fit sortir, et la ferma aussitôt après qu’il eut quitté Dihly,

Alors il demanda à être admis près de Mo’izz eddîn et lui prêta serment. Mo’izz lui dit : « Comment pourrais-je être sultan, puisque le titre d’héritier présomptif appartient à mon cousin ? » Le chef des émirs lui fit connaître la ruse qu’il avait machinée contre celui-ci, et le moyen par lequel il l’avait fait sortir de la ville. Mo’izz eddîn le remercia de sa conduite, se rendit avec lui au palais du roi, et manda les