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de la royauté durant plusieurs années, et construisit le palais qui porte son nom. C’est ce même édifice que le sultan Mohammed donna à son beau-frère, l’émir Ghadâ, fils de Mohannâ, lorsqu’il lui fit épouser sa sœur, événement qui sera raconté ci-après.

Le sultan Djélâl eddîn avait un fils nommé Rocn eddîn et un neveu appelé ’Alâ eddîn, qu’il maria à sa fille, et à qui il donna le gouvernement de la ville de Carâ (Corrah) et celui de Mânicboûr (Manicpoûr), avec son territoire. Ce dernier est un des plus fertiles de l’Inde, il abonde en froment, en riz et en sucre, et l’on y fabrique des étoffes très-fines, que l’on exporte à Dihly, dont Mânicboûr est éloignée de dix huit journées. La femme d’Alâ eddîn le tourmentait et il ne cessait de s’en plaindre à son oncle (et beau-père), le sultan Djelâl eddîn ; si bien que la discorde s’éleva entre eux à ce sujet. Alâ eddîn était un homme perspicace, brave et souvent victorieux, et le désir de la royauté s’était fixé dans son âme ; mais il n’avait d’autres richesses que celles