Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/223

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de l’État, et en vendait le contenu, jusqu’à ce que cette denrée fût à bon marché. On raconte que la valeur des grains s’éleva une certaine fois, et qu’il ordonna de les vendre à un prix qu’il fixa ; les gens refusèrent de les livrer pour ce prix-là. Il prescrivit alors que personne n’achetât d’autres grains que ceux du magasin du gouvernement, et il en vendit au peuple durant six mois. Les accapareurs craignirent alors que leurs provisions ne fussent infestées par les calandres, et ils demandèrent qu’il leur fût permis de vendre. Le sultan le leur permit, à condition qu’ils vendraient à un prix moindre que celui qu’ils avaient auparavant refusé.

’Alâ eddîn ne montait pas à cheval pour se rendre à la prière du vendredi, ni dans une fête solennelle, ni dans aucune autre occasion ; voici quel était le motif de cette abstention. Il avait un neveu appelé Soleïmân châh, qu’il aimait et à qui il montrait des égards. Il monta un jour à cheval pour aller à la chasse, accompagné de ce neveu. Celui-ci conçut le dessein de traiter son oncle comme ce dernier avait lui-même traité son oncle Djélâl eddîn, c’est-à-dire de l’assassiner. En conséquence, lorsque le sultan