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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/226

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de Dihly, où il s’était rendu pour un pèlerinage aux tombeaux de plusieurs martyrs ensevelis en cet endroit ; car il s’était engagé par un vœu à parcourir cette distance à pied et à prier pour la santé de son père. Lorsqu’il apprit que celui-ci avait tué son oncle maternel, il en conçut un très-vif chagrin, déchira le collet de son habit, ainsi que les Indiens ont coutume de le faire lorsqu’il leur est mort quelqu’un qui leur est cher. Son père, ayant eu connaissance de sa conduite, en fut mécontent, et, lorsque Khidhr khân parut en sa présence, il le réprimanda, le blâma, ordonna de lui mettre les fers aux mains et aux pieds, et le livra à Mélic Nâïb, dont il a été question ci-dessus, avec l’ordre de le conduire à la forteresse de Gâlyoûr, appelée aussi Gouyâlior (Gualior). C’est une forteresse isolée, au milieu des idolâtres indous ; elle est inexpugnable et se trouve éloignée de dix journées de Dihly ; j’y ai demeuré quelque temps. Quand Mélic Nâïb eut mené le prince dans ce château fort, il le remit au cotouâl, c’est-à-dire au commandant, et aux mofred.