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qui sont les mêmes que les zimâmy (soldats inscrits sur la liste, zimâm, de l’armée), et leur dit : « Ne vous dites pas que cet individu est le fils du sultan, et qu’il faut le traiter avec honneur ; c’est l’ennemi le plus acharné qu’ait l’empereur : gardez-le donc comme on garde un ennemi. »

Dans la suite, la maladie du sultan ayant redoublé, il dit à Alélic Nâïb : « Envoie quelqu’un pour ramener mon fils Khidhr khân, afin que je le déclare mon successeur. » Mélic Nâïb répondit : « Très-bien ; » mais il remit de jour en jour l’exécution de cet ordre, et, toutes les fois que son maître l’interrogeait à ce sujet, il répondait : « Voici qu’il arrive. » Il continua d’agir ainsi jusqu’à ce que le sultan mourût.


HISTOIRE DU FILS D’ALÂ EDDÎN, LE SULTAN CHIHÂB EDDÎN.

Lorsque le sultan ’Alâ eddîn fut mort, Mélic Nâïb fit asseoir sur le trône du royaume son fils cadet Chihâb eddîn. Le peuple prêta serment d’obéissance à ce prince ; mais Mélic Nâïb le tint sous sa tutelle, priva de la vue Abou Becr khân et Châdy khân, et les envoya à Gâlyoûr. Il ordonna