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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/228

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d’aveugler leur frère Rhidhr khâàn, qui était emprisonné dans le même endroit. Ils furent mis en prison, ainsi que Kothb eddîn ; mais le ministre épargna la vue de ce dernier. Le sultan ’Alà eddîn avait deux esclaves, qui étaient au nombre de ses plus familiers courtisans ; l’un s’appelait Béc’nîr et l’autre Mobacchir (ces noms signifient tous deux messagers de bonheur). La grande princesse, veuve d’Alâ eddîn et fille du sultan Mo’izz eddîn, les manda, leur rappela les bienfaits qu’ils avaient reçus de leur ancien maître, et dit : « Cet eunuque, Nâïb Mélic, a fait à mes enfants ce que vous savez, et il veut encore tuer Kothb eddîn. » Ils lui répondirent : « Tu verras ce que nous ferons. » Or c’était leur coutume de passer la nuit près de Nâïb Mélic et d’entrer chez lui tout armés. Ils vinrent le trouver la nuit suivante, au moment où il se tenait dans une chambre construite en planches et tendue de drap. Les Indiens appellent un appartement de cette espèce Alkhoremkah (Khorrem gâh, endroit délicieux) ; le vizir y dormait, sur la terrasse du palais, pendant la saison des pluies. Il advint, par hasard, qu’il