Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/280

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gent, d’airain et de verre, remplis de sucre candi dissous dans l’eau : on boit cela avant de manger, et ensuite les chambellans s’écrient : « Au nom de Dieu ! » On commence alors le repas. Devant chaque personne, on place de tous les mets dont se compose le festin ; chacun les mange séparément, et nul n’est servi dans le même plat avec un autre individu. Le repas fini, on apporte une espèce de bière dans des pois d’étain, et, le public l’ayant bue, les chambellans disent encore : « Au nom de Dieu ! » On introduit les plats contenant le bétel et la noix d’arec ; on donne à chacun une pincée de celle-ci concassée, ainsi que quinze feuilles de bétel réunies ensemble et liées avec un fil de soie rouge. Les assistants ayant pris le bétel, les chambellans disent de nouveau : « Au nom de Dieu ! » Tout le monde se lève à ce moment ; le commandant qui a présidé au repas salue ; le public en fait autant, et se retire. Cette sorte de festin a lieu deux fois par jour : la première, avant midi, et la seconde, après la prière de l’après-midi.