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QUELQUES HISTOIRES SUR CE SULTAN, MONTRANT SA BIENFAISANCE ET SA GÉNÉROSITÉ.

Je me propose de mentionner seulement les faits de ce genre auxquels j’ai été présent, dont j’ai été témoin, et que j’ai ainsi vus de mes propres yeux. Le Dieu très-haut connaît la vérité des choses que je vais raconter, et l’on n’a pas besoin, outre cela, d’un autre témoignage. D’ailleurs, tout ce que je vais dire est bien divulgué et assez notoire. Les pays qui sont peu éloignés de l’Inde, tels que le Yaman, le Khorâçân et la Perse, sont remplis d’anecdotes sur ce prince, et leurs habitants les connaissent fort bien ; ils n’ignorent pas surtout sa bienfaisance envers les étrangers, qu’il préfère aux indigènes, qu’il honore, qu’il favorise largement, qu’il comble de bienfaits, auxquels il donne des emplois élevés et fait de riches présents. Un de ses bienfaits à l’égard des étrangers, c’est qu’il les nomme a’izzah, ou « gens illustres », et défend qu’on les appelle étrangers. Il prétend qu’appeler un individu du nom d’étranger, c’est lui