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vizir. Quand le sultan retourna à son palais, il dit à celui-ci : « Va chez le makhdoûm zâdeh. » C’est ainsi qu’il appelait le fils du calife ; et le sens de ces mois est « le fils du maître. » Le vizir se rendit donc au palais de Ghiyâth eddîn ; il lui fit cadeau de deux mille tengalis ou pièces d’or, et de beaucoup de vêtements. L’émir kaboûlah et plusieurs autres des principaux commandants étaient présents. Moi-même je m’y trouvais.


ANECDOTE ANALOGUE A LA PRÉCÉDENTE.

Le roi de Gaznah, appelé Behrâm, s’était rendu auprès du sultan ; et il existait entre lui et le fils du calife une inimitié ancienne. Le souverain ordonna de loger Behrâm dans une des maisons de la ville de Sîri, qu’il avait donnée au fils du calife, et de lui bâtir un palais dans ladite ville. Quand le fils du calife sut cela, il se mit en colère, il se rendit au château du sultan, s’assit sur le tapis qui lui servait habituellement, et envoya chercher le vizir. Il lui parla en ces termes : « Salue de ma part le maître du monde, et