Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/303

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dis-lui que tous les trésors qu’il m’a donnés se trouvent intacts dans mon hôtel, je n’ai disposé de rien ; au contraire, ils ont augmenté de beaucoup chez moi. Je ne resterai pas plus longtemps avec vous. » Il se leva et partit. Alors le vizir demanda à un des compagnons de Ghiyâth eddîn la cause d’un tel discours ; et il sut que c’était l’ordre que le sultan avait donné de construire un palais à Sîri, pour le roi de Gaznah.

Le vizir se rendit chez le souverain et l’informa de cet événement. Ce dernier monta à cheval sans perdre un instant, et se rendit chez le fils du calife, accompagné par dix de ses gens. Il se fit annoncer, descendit de cheval à l’extérieur du palais, dans le lieu où le public met pied à terre, vit Ghiyàth eddîn et lui fit ses excuses. Celui-ci les agréa ; mais le sultan lui dit : « Pour Dieu, je ne saurai point que tu es satisfait de moi qu’après que tu auras placé ton pied sur mon cou. » Ghiyâth eddîn lui répondit : « Je ne ferai pas une telle chose, quand bien même je devrais mourir. » Le sultan reprit : « J’en jure par ma tête, il faut absolument que tu fasses cela. » Il posa sa tête sur le sol ; le grand roi