Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/310

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mort, avec tout ce qu’il contient ; on n’y touche pas. Son successeur fait bâtir pour lui un autre palais. En entrant dans ledit château, je le parcourus en tout sens, et montai sur le point le plus élevé. Ce fut là pour moi un enseignement qui fit couler mes larmes. Il y avait en ma compagnie le jurisconsulte, le médecin littérateur, Djémâl eddîn almaghréby, originaire de Grenade, né à Bougie, et fixé dans l’Inde, où il était arrivé avec son père, et où il avait plusieurs enfants. A la vue de ce château, il me récita ce distique (où l’on remarque, dans le texte, des jeux de mots) :

Interroge la terre, si tu veux avoir des nouvelles de leurs sultans ; car les chefs sublimes ne sont plus que des os.

Ce fut dans ce château qu’eut lieu le festin du mariage de Saïf eddîn, comme nous le dirons ci-après. Le souverain de l’Inde aimait beaucoup les Arabes, il les honorait et reconnaissait leurs mérites. Lorsqu’il reçut la visite de cet émîr, il lui prodigua les cadeaux et le combla de bienfaits. Une