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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/313

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celle de sa tante paternelle ; et une quatrième, la place de sa tante maternelle : de sorte qu’il pût se croire au milieu de sa famille. Quand ces dames eurent fait asseoir l’émir Ghada sur son coussin, elles teignirent ses mains et ses pieds en rouge avec la poudre de hinnâ. Quelques-unes d’entre elles restèrent debout en sa présence, elles chantèrent et dansèrent. Elles se retirèrent après cela, et se rendirent au château de la mariée. L’émir Ghada resta avec ses principaux compagnons.

Le sultan nomma une troupe d’émîrs, qui devaient tenir le parti de l’émîr Ghada, et une autre, pour tenir celui de la nouvelle mariée. L’usage est, dans l’Inde, que ceux qui représentent la femme, se placent à la porte de l’appartement où doit se consommer le mariage. L’époux arrive avec sa suite ; mais ils n’entrent que s’ils remportent la victoire sur les autres. Dans le cas où ils ne réussissent point, il leur faut donner plusieurs milliers de pièces d’or à ceux qui sont du côté de la mariée. Au soir, ou apporta à l’émîr Ghada une robe de soie bleue, chamarrée d’or et de pierres précieuses ; celles-ci étaient en si grande quantité, qu’elles ne