Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/324

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


AUTRE ANECDOTE DE CE GENRE.

Un enfant du nombre des fils de rois accusa le sultan de l’avoir frappé sans cause, et le cita devant le kâdhi. Celui-ci décida que le souverain était obligé d’indemniser le plaignant au moyen d’une somme d’argent, s’il voulait bien s’en contenter ; sinon, qu’il pouvait lui infliger la peine du talion. Je vis alors le sultan qui revenait pour son audience ; il manda l’enfant, et lui dit, en lui présentant un bâton : « Par ma tête, il faut que tu me frappes, de même que j’ai fait envers loi. » L’enfant prit le bâton, et donna au monarque vingt et un coups, en sorte que je vis son bonnet lui tomber de la tête.


DU ZÈLE DU SULTAN POUR L’ACCOMPLISSEMENT DE LA PRIÈRE.

Le sultan était très-sévère pour l’exécution des prières ; il commandait de les célébrer en commun dans les temples, et punissait fortement ceux qui négligeaient de s’y rendre. Il fit mourir en un seul jour, pour celle faute, neuf individus,