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DU MEURTRE COMMIS PAR LE SULTAN SUR LE JURISCONSULTE ET PROFESSEUR ’AFIF EDDÎN ALCÂÇÂNY, ET SUR DEUX AUTRES JURISCONSULTES, CONJOINTEMENT AVEC LUI.

Dans les années de la disette, le sultan avait commandé de creuser des puits à l’extérieur de la capitale, et de semer des céréales dans ces endroits. 11 fournit aux gens les grains, ainsi que tout l’argent nécessaire pour les semailles, et exigea que celles-ci fussent faites au profit des magasins du trésor public. Le jurisconsulte ’Afîf eddîn, ayant entendu parler de cette chose, dit : « On n’obtiendra pas de cette semence l’effet qu’on désire. » Il fut dénoncé au souverain, qui le fit mettre en prison, et lui dit : « Pourquoi te mêles-tu des affaires de l’état ? » Un peu plus tard il le relâcha, et le légiste se rendit vers sa demeure.

Il rencontra par hasard, chemin faisant, deux jurisconsultes de ses amis, qui lui dirent : « Que Dieu soit loué, à cause de ta délivrance ! » Il répondit : « Louons l’Être suprême qui nous a sauvés des mains des méchants. » (Korân, xxiii, 29). Ils se séparèrent ; mais ils n’étaient pas encore arrivés