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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/34

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à mort les officiers impériaux, à l’exception de Nizhâm eddîn. (Firich. t. I, p. 253, 254. 521, 522 ; Khondémîr, fol. 111 r° ; Ibn Batoutah, p. 365, 366.)

Les émirs centeniers du Guzarale, qui, depuis leur défaite, se tenaient cachés, se joignent tous aux rebelles de Daoulet Abâd. Ils reconnaissent pour roi l’émir Ismà’ïl l’Afghan, qui était chef de deux mille hommes, et lui donnent le nom de Nâssir eddîn. Le sultan, ayant appris ces nouvelles, part en toute hâte de Bahroûtch, et arrive devant Daoulet Abâd. Les révoltés, au nombre de trente mille cavaliers. Afghans, Mongols, Radjpouts, Dekhanis, en viennent aux mains avec lui, et mettent ses deux ailes en déroute. Mais le chef de leur avant-garde ayant été tué, près de quatre mille de leurs cavaliers prennent tout à coup la fuite. La nuit interrompt le combat, et le souverain des rebelles en profite pour se retirer dans la citadelle de Daoulet Abâd, où il est assiégé par Mohammed, qui s’établit dans le kiosque impérial de la ville. Le siège durait depuis près de trois mois et avait déjà coûté la vie à beaucoup de monde, quand une nouvelle rébellion, survenue dans le Guzarate, force le sultan à quitter Daoulet Abâd, en y laissant, toutefois, un corps d’armée, commandé par Khodâwend Zâdeh Kiwâm eddîn. (Firichtah, t. I, p. 254, 255, 523, 524 ; Khondémîr, fol. 111 r° ; Ibn Batoutah, p. 368, 369.)


La lecture de ce tableau, où les événements racontés par Ibn Batoutah sont indiqués à leur place respective, permettra de mieux saisir l’enchaînement des faits, en même temps qu’elle montrera combien notre auteur s’accorde généralement avec Khondémîr et Firichtah. Il nous a semblé que c’était là l’épreuve la plus décisive à laquelle on pût soumettre l’exactitude du voyageur africain. Ce résumé chronologique présente deux ou trois circonstances dont Ibn Batoutah n’a pas parlé ; telles sont, par exemple, l’invasion de l’Inde par Thermachîrîn, antérieure, il est vrai, d’au moins sept à huit ans à l’arrivée d’Ibn Batoutah dans cette contrée, et la révolte du Ben-