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gale, sous Mélic Fakhr eddîn, en l’année 739 (1338-1339). En revanche, notre auteur offre plusieurs faits, dont ni Khondémîr, ni Firichtah n’ont fait mention. Il nous suffira de signaler ce qui a rapport au prince du Bengale, Ghiyâth eddîn Béhâdur Bourah (p. 316, 317). Firichtah n’a mentionné ce roi ni dans l’Histoire des empereurs de Dihly, ni dans la portion de son ouvrage qu’il a consacrée spécialement à l’histoire du Bengale. Et cependant des passages des Thabakâti achary et du Tarikhi Firoûz châhy, ainsi qu’une monnaie d’argent, frappée à Sonârgânou, en l’année 728 (1327-1328), prouvent que Ghiyâth eddîn Béhâdur châh gouvernait alors le Bengale, sous la suzeraineté de Mohammed ibn Toghlok châh[1].

On remarquera que, pour les derniers événements compris dans le précis chronologique, le récit d’Ibn Batoutah s’accorde moins parfaitement que pour ce qui précède avec ceux de Khondémîr et de Firichtah. Cela n’a rien qui doive nous étonner : en effet, Ibn Batoutah n’a pu avoir connaissance de ces faits que par ouï-dire, pendant les courtes relâches qu’il fit dans les ports de Caoulem et de Câlicut, à son retour de la Chine. Il n’est donc pas surprenant qu’il n’ait point connu, dans toutes leurs circonstances, des événements qui s’étaient passés dans d’autres portions de l’Inde, telles que le Guzarate et le Dekhan, et dont quelques-uns d’ailleurs n’étaient pas encore entièrement terminés, lorsqu’il dit adieu pour la dernière fois à la péninsule indienne[2].

  1. Voyez Ed. Thomas, op. supr. laud., supplément, p. 134, 135.
  2. Voyez ce qu’il dit du siège de la citadelle de Daoulet Abâd, p. 369.