Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/346

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le sultan envoya près du cheïkh un commandant, qui lui mit des liens aux pieds, et agit ainsi avec ses fils, avec le juge de Cowil et son inspecteur des marchés ; car on avait su que ces deux derniers personnages se trouvaient présents dans l’assemblée où il avait été question de l’émîr insurgé, et où son éloge avait été fait par le cheïkh Chams eddîn. Le souverain les fit mettre tous en prison, après avoir toutefois privé de la vue le juge et l’inspecteur des marchés. Quant au cheïkh, il mourut dans la prison ; le juge et l’inspecteur en sortaient tous les jours, accompagnés par un geôlier ; ils demandaient l’aumône aux passants, et étaient reconduits dans leur cachot.

Le sultan avait été averti que les fils du cheïkh avaient eu des rapports avec les Indiens infidèles, ainsi qu’avec les rebelles Hindous, et avaient contracté amitié avec eux. A la mort de leur père, il les fit sortir de prison et leur dit : « Vous n’agirez plus comme vous l’avez fait. » Ils répondirent : « Et qu’avons-nous fait ? » Le sultan se mit en colère, et ordonna de les tuer ; ce qui eut lieu. Il fit venir après