Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/345

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et tu pensais venir ensuite me combattre en compagnie de ces Turcs. » (Il ajouta, en s’adressant à ses gardes) : « Coupez-lui le cou. » Il fut tué. Que Dieu ait pitié de lui !


DE L’EMPRISONNEMENT DU CHEÏKH FILS DE TÀDJ AL’ÀRIFÎN, ET DE LA CONDAMNATION À MORT DES FILS DE CE CHEÏKH, LE TOUT PAR L’ORDRE DU SULTAN.

Le pieux cheïkh Chams eddîn, fils de Tâdj al’ârifin (le diadème des contemplatifs), habitait la ville de Cowil, s’occupant tout à fait d’actes de dévotion ; et c’était un homme de grand mérite. Une fois le sultan entra dans cette cité, et l’envoya quérir ; mais il ne se rendit pas chez le souverain. Celui-ci se dirigea lui-même vers sa demeure ; puis, quand il en approcha, il rebroussa chemin, et ne vit pas le cheïkh.

Plus tard il arriva qu’un émir se révolta contre le sultan dans une province, et que les peuples lui prêtèrent serment. On rapporta au souverain que, dans une réunion chez le cheïkh Chams eddîn, on avait parlé de cet émîr, que le cheïkh avait fait son éloge, et dit qu’il méritait de régner.