Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/353

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le crieur ou héraut du monarque proclama, qu’après trois jours nul n’eût à se trouver dans l’intérieur de Dihly.

La plupart des habitants partirent, et quelques-uns se cachèrent dans les maisons ; le souverain ordonna de rechercher minutieusement ceux qui étaient restés. Ses esclaves trouvèrent dans les rues de la ville deux hommes, dont l’un était paralytique et l’autre aveugle. Ils les amenèrent devant le souverain, qui fit lancer le perclus au moyen d’une baliste, et commanda que l’on traînât l’aveugle depuis Dihly jusqu’à Daoulet Abâd, c’est-à-dire l’espace de quarante jours de marche. Ce malheureux tomba en morceaux durant le voyage, et il ne parvint de lui à Daoulet Abâd qu’une seule jambe. Tous les habitants de Dihly sortirent, ils abandonnèrent leurs bagages, leurs marchandises et la ville resta tout à fait déserte. (Littéral, détruite de fond en comble. Conf. Korân, ii, 261 ; xviii, 40 ; xxii, 44.)

Une personne qui m’inspire de la confiance, m’a assuré que le sultan monta un soir sur la terrasse de son château, qu’il promena son regard sur la ville de Dihly, où il n’y avait ni feu, ni fumée, ni flambeau, et qu’il dit : « Maintenant mon cœur est satisfait et mon esprit est tran-