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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/359

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Après la mort du râï de Canbîlah, les troupes du sultan se dirigèrent vers le pays de l’infidèle chez qui Béhâ eddîn s’était réfugié, et elles l’entourèrent. Ce prince dit : « Je ne puis pas faire comme râï Canbîlah. » Il saisit Béhâ eddîn et le livra à l’armée du souverain de l’Inde. On lui mit des liens aux jambes, on lui attacha les bras au cou, et on le conduisit devant le sultan. Ce dernier ordonna de l’introduire chez les femmes, ses parentes ; celles-ci l’injurièrent et lui crachèrent à la figure. Puis il commanda de l’écorcher tout vivant : or, on le dépouilla de sa peau, on fit cuire sa chair avec du riz, et on l’envoya à ses enfants et à sa femme. On mit les restes dans un grand plat, et on les jeta aux éléphants pour qu’ils les mangeassent ; mais ils n’en firent rien. Le sultan ordonna de remplir la peau avec de la paille, de l’associer avec la dépouille de Béhâdoûr Boûrah, et de les promener toutes les deux dans les provinces. Quand elles furent arrivées dans le Sind, dont le commandant en chef était alors Cachloû khân, celui-ci donna ordre de les enter-