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sultan y ayant consenti, le commandant Nocbïah prit tous les biens qu’il avait réunis, soit en provisions, soit en métaux et pierres précieuses, et les distribua aux troupes pour les emporter jusqu’à la partie inférieure de la montagne. Lorsque les infidèles surent que les musulmans se retiraient, ils les attendirent dans les gorges de la montagne et occupèrent avant eux le défilé. Ils coupèrent en morceaux des arbres très-vieux ou séculaires, qu’ils jetaient du haut de la montagne, et qui faisaient périr tous ceux qu’ils touchaient. La plupart de ces gens moururent, et le reste fut pris ; les Hindous se saisirent des trésors, des marchandises, des chevaux et des armes. Il ne se sauva de toute l’armée musulmane que trois chefs, savoir : le commandant Nocbïah, Bedr eddîn ou le roi Daouletchâh, et un troisième personnage, dont je ne saurais me rappeler le nom.

Ce malheur affligea beaucoup l’armée de l’Inde et l’affaiblit d’une manière évidente : peu de temps après, le sultan fit la paix avec les habitants de la montagne, à la condition qu’ils lui payeraient une certaine redevance. Ces peuples