le lance dans l’espace, le saisit dans l’air avec ses deux défenses, le jette à ses pieds, et place une de ses jambes de devant sur la poitrine de la victime. Puis il en fait ce que commande son conducteur, suivant l’ordre du sultan. Si ce dernier veut que le condamné soit coupé en pièces, l’éléphant le fait au moyen des fers dont on vient de parler ; si le sultan veut qu’on l’abandonne, l’animal le laisse à terre ; alors on le dépouille de sa peau. C’est ainsi qu’on a agi avec les personnages que nous avons vus. Je sortis du palais du sultan à la nuit close, et je vis les chiens qui dévoraient leurs chairs. On les avait écorchés, et leurs peaux avaient été remplies de paille. Que Dieu nous préserve d’un pareil supplice !
Quand le sultan fut prêt pour cette expédition, il m’ordonna de rester à Dihly, comme nous le dirons plus loin. Il voyagea jusqu’à ce qu’il fût arrivé à Daoulet Abâd ; alors l’émir Halâdjoûn se souleva dans sa province et se rebella. À ce moment, le vizir Khodjah Djihân se trouvait aussi dans la capitale, afin d’enrôler les troupes et de réunir les armées.